Une étude dans la région métropolitaine de Santiago du Chili a utilisé l’analyse des parties prenantes pour évaluer l’environnement politique concerné avant l’introduction d’une série d’innovations en matière de soins ambulatoires pour les maladies respiratoires aiguës chez les enfants (pneumonie et bronchite obstructive) et de prévention des accidents cérébrovasculaires.

Les acteurs prioritaires ont été définis en fonction des connaissances du chercheur sur le secteur de la santé chilien. Ils comprenaient des décideurs, des médecins, des infirmières, des gestionnaires et des professionnels paramédicaux.

L’étude impliquait principalement la collecte de données qualitatives sur les perceptions, les aspirations et les attentes d’un éventail de parties prenantes. Elle a également recueilli des informations sur la perception au niveau des autorités locales et de personnes au pouvoir localement, parce qu’on s’attendait à ce que ces parties prenantes puissent affecter les processus de mise en oeuvre.

Même si cette méthodologie n’a pas permis d’inférence statistique, elle a été perçue comme apportant une meilleure compréhension du contexte et des réponses probables des intervenants aux innovations prévues. La recherche visait à fournir des données sur la négociation et à mieux comprendre les perceptions au sein des interactions sociales. Elle a pris en compte des domaines tels que l’expérience, la connaissance et l’action¹⁹.

Contexte : Les caractéristiques distinctives de la RMO sont l’importance accordée à la fois au contexte dans lequel un programme prend place, ainsi qu’aux populations touchées par le projet. La RMO vise à impliquer les exécutants et les populations affectées par une intervention dans tous les aspects de la recherche, depuis la conception de la recherche, le processus de recherche et jusqu’aux utilisateurs des résultats de la recherche. L’accent mis sur la participation à la recherche des populations et des groupes « locaux » pour permettre une approche « ascendante » (en anglais : bottom-up) garantit que les priorités locales soient reconnues et que les participants puissent s’exprimer. Par la suite, cela rend la recherche et les actions qui en découlent plus pertinentes et acceptables localement. L’intégration des perspectives des exécutants du programme rend le processus de recherche sensible à la complexité de l’environnement dont les exécutants du programme font l’expérience et qu’ils tentent de changer.

L’approche RMO a été utilisée pour déterminer dans quelle mesure la nature des questions émergentes était différente par rapport à celles trouvées dans la littérature sur l’évaluation des programmes d’assurance maladie dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFM). Le contexte était celui d’un des plus anciens régimes d’assurance financés par le gouvernement en Inde, le Rajiv Aarogyasri Scheme (RAS) dans l’État d’Andhra Pradesh. Le RAS fonctionne depuis 2007 et couvre le coût des soins des patients hospitalisés pour ceux vivant en dessous du seuil de pauvreté. Le programme compte environ 70 millions de bénéficiaires. L’approche du RMO comprenait une série de réunions au cours de l’année 2012, impliquant diverses parties prenantes. Le personnel de l’Aarogyasri Health Care Trust, de la Fondation de santé publique de l’Inde et de l’Institut indien de santé publique d’Hyderabad s’est réuni pour identifier des questions de recherche qui pourraient servir de guide pour l’évaluation du RAS. Les questions de recherche qui en ont découlé ont été comparées à celles identifiées par une revue de la littérature.

Résultats : Environ 60% des questions de recherche dans les études publiées portaient sur les extrants et les résultats du programme, tandis que 40% étaient liés aux intrants et processus du programme. Cela contrastait avec les questions générées par la RMO, où 81% des questions étaient liées aux intrants et processus alors que seulement 19% se concentraient sur les extrants et les résultats. De plus, la majorité des études publiées dans des publications visant à évaluer les programmes d’assurancemaladie étaient axées sur les chercheurs. Les études publiées avaient également plus tendance à évaluer les programmes d’assurance en les comparant à un ensemble de résultats de référence plutôt qu’en considérant les aspects de processus et des intrants du programme.

Conclusions : Les questions de recherche identifiées grâce à l’approche collaborative ont établi et offert une vision plus complète de la performance du programme et ont été plus étroitement alignées sur les besoins des exécutants. En outre, la participation des exécutants / parties prenantes a donné des renseignements sur les activités du programme. Si les exécutants ne sont pas impliqués, il devient difficile pour des chercheurs externes d’incorporer les connaissances tacites des exécutants (qui sont souvent plus pertinentes pour les besoins des décideurs). dans la formulation des questions de recherche et les étapes suivantes.

Enseignements : L’ensemble des questions de recherche résultant de la RMO avait une portée beaucoup plus large et mettait davantage l’accent sur les processus et les intrants. Le processus collaboratif a également permis aux chercheurs d’apprécier la nature hétérogène des exécutants, une caractéristique fondamentale de la RMO.