La RMO n’est pas moins une science (ou un art) que n’importe quel autre type de recherche et doit donc générer des données crédibles. Une bonne pratique de recherche peut garantir des données crédibles en réduisant le risque d’obtenir des résultats non concluants à cause d’incertitudes. L’incertitude se manifeste lorsque l’intervention est inefficace ou que les procédures de mise en œuvre ne sont pas claires8. Des bonnes pratiques doivent être inscrites tout au long du processus afin de produire des données valides, fiables, correctes, complètes et actualisées pouvant contribuer à améliorer les services de santé. Cette section décrit certaines des bonnes pratiques les plus importantes liées à la recherche. Cliquez sur chacune des rubriques ci-dessous pour voir les détails.
La RMO est un processus dynamique qui nécessite souvent des adaptations, de la flexibilité et de l’innovation au cours de l’exécution. De tels changements et adaptations au processus de recherche doivent être bien documentés, coordonnés et contrôlés pour assurer crédibilité et exactitude.
Les questions suivantes doivent étayer la documentation des projets de RMO :
Il est important d’être objectif lors de la documentation des processus et de rapporter à la fois les expériences négatives et positives. Cela facilitera l’apprentissage et produira des preuves pour appuyer des rapports anecdotiques antérieurs. La documentation des divers processus, adaptations, révisions et expériences qui ont eu lieu et ont eu une incidence sur la recherche garantira que les planificateurs de programmes et les décideurs reçoivent non seulement les résultats de l’étude, mais comprennent également parfaitement le processus d’obtention des résultats.
Les plans ne se déroulent pas toujours comme prévu dans les projets de RMO. Des adaptations sont souvent nécessaires au fur et à mesure que le processus d’exécution progresse et que davantage d’informations sont obtenues et comprises. Les procédures désignées (par exemple, les outils d’échantillonnage ou de collecte de données) doivent être revues régulièrement pour comparer ce qui se passe en pratique avec la procédure initialement prévue et les observations attendues, de sorte qu’on puisse apporter tous les ajustements nécessaires. La formation du personnel est un élément essentiel de ce processus et contribue à faire en sorte que les procédures soient comprises et respectées. La formation pour toutes les procédures essentielles doit être standardisée et ciblée sur le personnel concerné.
Pour assurer un processus d’apprentissage continu, la formation doit être suivie par des activités de mentorat et / ou de supervision du soutien. Les chercheurs doivent s’assurer que les procédures établies soient respectées pendant la formation, et que le matériel prescrits et les versions les plus récentes des outils et outils de collecte de données soient utilisés.
Comme pour toute recherche, la RMO comporte la possibilité d’avoir des événements indésirables ou de conséquences imprévues découlant de l’intervention. Les événements indésirables peuvent avoir un impact négatif sur l’adoption et l’approche durable de l’intervention, en particulier lorsque ces événements surviennent au cours de la phase initiale de la mise en œuvre du projet. La résistance au changement, l’inertie et l’investissement existant dans le statu quo – associés à la difficulté et complexité intrinsèque d’une nouvelle tâche – peuvent affecter l’adoption d’une nouvelle pratique.
Un projet réussi dépend de la capacité technique de l’équipe de recherche, et tout manque de capacité identifié doit être traité rapidement par la formation, le mentorat et / ou la supervision du soutien. Néanmoins, une capacité de recherche limitée a été identifiée comme l’une des contraintes pour aborder les priorités de soins en santé dans les pays à revenu faible et intermédiaire9.
Générer des preuves appropriées et fiables dépend de l’existence d’une bonne infrastructure de recherche. Les stratégies de renforcement des capacités doivent se concentrer sur les besoins globaux des institutions, y compris les compétences et le développement professionnel des chercheurs, le développement du leadership, la gouvernance et les systèmes administratifs, et le renforcement des réseaux au sein de la communauté de recherche nationale et internationale.
Il est crucial de s’assurer que vous gagnez la confiance des parties prenantes afin de faciliter le processus de mise en œuvre et l’adoption des résultats de la recherche. Les détails sur la façon dont les parties prenantes peuvent être engagées sont décrits dans les modules « comprendre la RMO » et « Intégrer la RMO dans le système de santé » de cette boîte à outils.
Dans tout projet de recherche, un pré-test est généralement effectué pour vérifier la validité et la fiabilité d’un outil de collecte de données. Le pré-test permet à l’équipe de recherche de vérifier si les instructions et les questions de recherche sont suffisamment claires, spécifiques au contexte et si le temps nécessaire à l’administration du questionnaire est suffisant.
La collecte, le stockage et la documentation de résultats correctement enregistrés et consultables sont essentiels pour toute recherche. De bonnes pratiques de collecte de données garantiront que les données peuvent être tracées jusqu’à leur source.
La qualité des données est essentielle pour avoir des données authentiques et robustes. Pour cela, il faut la prendre très au sérieux. Des activités telles que la formation du personnel, la supervision de soutien et la rétro-information sur les données sont utiles pour améliorer la qualité des données9.
Le partage de données devient obligatoire dans de nombreux domaines afin d’assurer la transparence, d’éviter la duplication et de réduire le plagiat. Étant donné que la RMO peut impliquer différentes institutions / organisations, les directives pour le partage et l’appropriation des données doivent être clairement énoncées au début du projet grâce à des accords formels tels que des protocoles d’accord. Le partage des données doit suivre un processus clair et peut être effectué entre les institutions de recherche (mais pas entre individus).
La communication des résultats de la RMO aux parties prenantes concernées n’a pas à attendre la clôture du projet. Au contraire, en RMO, les transferts de connaissances et la traduction font partie intégrante du processus de recherche et se déroulent tout au long du cycle de vie du projet. La communication doit passer par des canaux de communication, des formats et un langage adaptés aux publics cibles. Elle doit être opportune et l’information doit être utilisée pour contribuer à l’amélioration de la prestation des services de santé. Les détails sont décrits dans le module « communication et plaidoyer pour la RMO » de cette boîte à outils.
Le suivi continu et la rétro-information doivent être intégrés dans le cycle de vie du projet et les informations générées doivent être réinjectées dans le système de santé pour renseigner le processus d’action. Les détails sont discutés dans le module « intégrer la RMO dans le système de santé » de cette boîte à outils.